samedi 9 juin 2012

Marché de l'Herboriste à Milly-la-Forêt - Piétons : 1 / Accros à l'auto : 0


Le Marché de l'Herboriste qui s'est tenu les 2 et 3 juin à Milly-la-Forêt a une nouvelle fois drainé une forte affluence malgré une météo capricieuse dont l'alternance soleil-nuages a finalement plutôt bien servi les innombrables variétés végétales présentées sur la place de la Halle, tout en générant quelques angoisses parmi les organisateurs et exposants.

L'organisation d'un tel événement mobilise le coeur du centre-ville, le livrant exclusivement aux piétons, pour des raisons de sécurité et de confort évidentes.
Pouvoir déambuler sur la place de la Halle et dans quelques rues avoisinantes sans craindre de se faire écharper par un mastodonte bruyant et nauséabond, tel est le rêve de nombreux milliacois. Cette bénédiction, octroyée pour un week-end entier, devait, pensions-nous naïvement, faire l'unanimité.
Que nenni ! Les accros à l'auto ont une nouvelle fois offert à nos yeux pourtant blasés le spectacle attristant de leur absurde ballet. Notre incurable optimisme nous avait fait oublier la persistance de cette espèce malheureusement en voie de non-disparition et de surcroît protégée à la fois par des autorités qui bottent généralement en touche (« On ne peut pas éduquer les gens ! ») et une carosserie d'une solidité à toute épreuve.

Le comportement de ses représentants se caractérise par une obstination à s'accrocher à leur engin même lorsque son usage se révèle de toute évidence impossible ou carrément interdit. Et même lorsque, mus par un éclair de lucidité fortuit, ils se font violence pour en sortir, ils prennent soin de s'en éloigner le moins possible.
Il est vrai qu'une fois sorti de son cocon, l'accro à l'auto se voit dans l'obligation de pratiquer une activité qui lui est visiblement étrangère : la marche. Voilà pourquoi il s'approprie sans vergogne la moindre parcelle de bitume vacante dès lors qu'elle lui permet de faire l'économie de quelques pas et tant pis pour la personne handicapée dont il a indûment pris la place, tant pis pour le piéton obligé de descendre du trottoir à ses risques et périls, et tant pis pour les services de sécurité dont il obstrue le passage. Que se passerait-il en cas de sinistre ou d'accident ?
Une autre caractéristique de l'espèce est l'usage répété de l'expression : « J'en ai pour deux minutes » ou sa variante « J'en ai pour trois minutes » qui semble être son seul mode de communication, certains borborygmes mis à part. Notons au passage que les dites deux ou trois minutes sont largement sujettes à inflation, signe d'un dysfonctionnement évident dans l'appréciation du temps.

Soyons franc, nous ne parlons que d'une minorité, malheureusement trop visible, moins concernée par le Marché de l'Herboriste que par l'acquisition dans les délais les plus brefs de sa baguette de pain ou de son quota de nicotine. Non, l'écrasante majorité des visiteurs s'est sans rechigner pliée aux (légères) obligations liées à tout événement de cette importance et au respect d'autrui qui en découle.

Un avant-dernier mot sur les commerçants de la place de la Halle que l'on disait hostiles à la manifestation pour cause de piétonnisation (ce seul mot provoquant instantanément une forte montée d'adrénaline chez les membres de cette honorable corporation). Eh bien, nous avons vu des commerçants à la mine réjouie, du moins ceux qui, avisés, avaient mis en place les animations adéquates pour profiter au mieux d'un apport inattendu de chalandise, car et ce sera le mot ou plutôt le chiffre de la fin : on parle de 12 000 visiteurs, record absolu ! Alors ?

Alors, le bonheur, Simplement.