Photo : Jacques NARDO |
Avez-vous
déjà essayé de courir avec une pancarte dans le dos et des
drapeaux attachés à vos bras ? Pas facile, n'est-ce-pas ?
Mais quand, en plus, la course fait 11 kilomètres, sur un parcours ,
certes somptueux, mais très tourmenté (faux-plats d'une redoutable
traîtrise, sable, rochers, escaliers), une telle entreprise relève
du sacerdoce.
Justement,
c'est bien de sacerdoce qu'il s'agit.
Trois
courageux, ou plutôt, deux courageuses et un courageux militant(e)s
du CIREN (Collectif citoyen d'Information sur la
Radioactivité Et le Nucléaire) avaient décidé
d'utiliser cette 17ème édition de la course milliacoise comme vecteur de
sensibilisation à la question nucléaire, problématique bien
française soigneusement enfouie par les soins d'une complicité
désormais bien établie entre médias et décideurs hexagonaux.
Nul
doute que spectateurs, acteurs et organisateurs ont, dans leur
majorité apprécié l'effort et, consciemment ou pas, retenu que
Tchernobyl tue toujours, que la centrale de Nogent-sur-Seine
constitue une menace permanente à 100 km de Paris ou que l'absurde
chantier de l'EPR doit être arrêté de toute urgence, ou en tout
cas que cela leur ait donné envie d'en savoir plus.
Voilà
un bel exemple de travail militant : une grande disponibilité
pour une action locale avec un nombre réduit de participants et des
moyens extrêmement limités... mais, comme dirait le colibri « je
fais ma part ! », ce qui, en la circonstance, signifie
« mouiller le maillot ». Bel exemple d'abnégation !
Mauvaise
langue comme nous sommes, nous ne pouvons nous empêcher de
rapprocher cette initiative des grandes manœuvres d'AREVA,
partenaire de la Fédération Française d'Athlétisme (voir ici
l'article de Sortir du Nucléaire) dans une opération de pure
communication et de récupération d'image auprès du grand public.
Là
où le bât blesse est que cela coûte fort cher et de surcroît en
argent principalement public puisque 87 % du capital du groupe
est détenu conjointement par le CEA, l'État français et la CDC,
donc par le contribuable français qui n'a évidemment pas eu son
mot à dire pas plus qu'il n'a été consulté au fur et à mesure de
la nucléarisation quasi-totale de son électricité.
Mais
à défaut d'argent, les militants ont un moteur bien plus puissant :
la motivation. Voilà pourquoi on les aime bien celles et ceux
du CIREN et tous les autres pots de terre dont les efforts
conjugués finiront par avoir raison du pot de fer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire