jeudi 8 mai 2014

Course des Arcades 2014 : le CIREN atomise la compétition

Photo : Jacques NARDO

Avez-vous déjà essayé de courir avec une pancarte dans le dos et des drapeaux attachés à vos bras ? Pas facile, n'est-ce-pas ? Mais quand, en plus, la course fait 11 kilomètres, sur un parcours , certes somptueux, mais très tourmenté (faux-plats d'une redoutable traîtrise, sable, rochers, escaliers), une telle entreprise relève du sacerdoce.

Justement, c'est bien de sacerdoce qu'il s'agit.

Trois courageux, ou plutôt, deux courageuses et un courageux militant(e)s du CIREN (Collectif citoyen d'Information sur la Radioactivité Et le Nucléaire) avaient décidé d'utiliser cette 17ème édition de la course milliacoise comme vecteur de sensibilisation à la question nucléaire, problématique bien française soigneusement enfouie par les soins d'une complicité désormais bien établie entre médias et décideurs hexagonaux.

Nul doute que spectateurs, acteurs et organisateurs ont, dans leur majorité apprécié l'effort et, consciemment ou pas, retenu que Tchernobyl tue toujours, que la centrale de Nogent-sur-Seine constitue une menace permanente à 100 km de Paris ou que l'absurde chantier de l'EPR doit être arrêté de toute urgence, ou en tout cas que cela leur ait donné envie d'en savoir plus.

Voilà un bel exemple de travail militant : une grande disponibilité pour une action locale avec un nombre réduit de participants et des moyens extrêmement limités... mais, comme dirait le colibri « je fais ma part ! », ce qui, en la circonstance, signifie « mouiller le maillot ». Bel exemple d'abnégation !

Mauvaise langue comme nous sommes, nous ne pouvons nous empêcher de rapprocher cette initiative des grandes manœuvres d'AREVA, partenaire de la Fédération Française d'Athlétisme (voir ici l'article de Sortir du Nucléaire) dans une opération de pure communication et de récupération d'image auprès du grand public.

Là où le bât blesse est que cela coûte fort cher et de surcroît en argent principalement public puisque 87 % du capital du groupe est détenu conjointement par le CEA, l'État français et la CDC, donc par le contribuable français qui n'a évidemment pas eu son mot à dire pas plus qu'il n'a été consulté au fur et à mesure de la nucléarisation quasi-totale de son électricité.

Mais à défaut d'argent, les militants ont un moteur bien plus puissant : la motivation. Voilà pourquoi on les aime bien celles et ceux du CIREN et tous les autres pots de terre dont les efforts conjugués finiront par avoir raison du pot de fer.

Voir aussi tous les résultats (ici) et les photos () de la course.

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