L'Empire,
c'est bien sûr le lobby pétrolier dont la force est de pouvoir
s'appuyer sur un solide réseau d'alliés dont l'étendue lui permet
de diffuser largement un discours devenu banal à force de
répétitions mais qui, malheureusement n'est pas pour autant
négligeable, bien au contraire.
Tout
d'abord, l'UIC (Union des Industries Chimiques) place les premières banderilles sur fond de compétitivité de l'industrie chimique en
France laquelle, bien entendu, doit être prise en compte dans la loi
de transition énergétique.
Rappelons
que l'Institut Montaigne se définit lui-même ainsi : «
L'Institut Montaigne est un think tank
indépendant. Sa vocation est d'élaborer des propositions concrètes
dans les domaines de l'action publique, de la cohésion sociale, de
la compétitivité et des finances publiques ». Dans le sujet qui nous occupe, un think tank indépendant
soutenu entre autres par Total, Vallourec, Veolia ou GDF Suez,
acteurs incontournables dans le domaine des hydrocarbures de schiste,
vous y croyez vous ?
Bon.
Alors, pour apprécier le fruit inestimable des cogitations de nos
nouveaux maîtres-penseurs commençons par déguster les propos d'un
certain Jean-François LAHET, directeur associé du BCG Paris
(Boston Consulting Group, cabinet de conseil en management) et
rapporteur du groupe de travail de l’Institut Montaigne. De quoi
largement satisfaire celles et ceux qui veulent avoir en quelques
minutes un condensé des poncifs rabâchés depuis des années par
les vaillants petits soldats de l'Empire.
Pour
vous en convaincre, prenez le temps de regarder ces deux vidéos (ici et là)
Quant
à eux, les relais médiatiques, bien en place, s'empressent de
répercuter complaisamment l'information.
Enfin,
la palme à Nicolas BARRÉ directeur de la rédaction du journal Les
Echos, sur Europe 1, ne tarissant pas d'éloges sur « l'excellent »
rapport de l'Institut Montaigne, n'hésitant pas à comparer la
France au Quatar ou l'Arabie Saoudite et assimilant les anti-gaz de
schiste aux détracteurs du chemin de fer au XIXè siècle.
Ressortir
quasiment mot pour mot les arguments éculés du lobby pétrolier,
voilà qui fait honneur au métier de journaliste !
Pour
apprécier ce morceau de bravoure, c'est ici.
Alors,
apportons un peu de contradiction comme celle-ci, par exemple,
puisque personne dans les médias ci-dessus n'a eu cette
délicatesse.
Mais,
rétorquerez-vous, pourquoi s'en faire puisqu'en France la loi contre
la fracturation hydraulique nous protège et que nos gouvernants en
sont les garants ?
Eh
bien, si, il faut s'en faire.
D'abord
parce que la question est planétaire et que cela nous concerne
autant ici que, par exemple, en Patagonie où l'isolement permet à
tous les appétits de se satisfaire dans l'impunité la plus Totale
Gardons
toutefois pour la fin quelques raisons d'espérer grâce aux Polonais
qui ont eu raison de Chevron et aux anglais de Balcombe qui, non
contents de contrecarrer les projets de la société Cuadrilla (officiellement soutenus
par le gouvernement CAMERON), mettent concrètement en place un
projet alternatif histoire de montrer qu'au delà de leur opposition,
c'est tout un mode de vie qui doit être remis en cause … et ça
marche !