lundi 25 avril 2016

Nuit Debout à PUSSAY ... et bientôt partout en ESSONNE ?



Les « Nuits debout » se multiplient en France (voir ici) malgré les efforts pathétiques de la quasi-totalité de la classe politique et des médias pour décrédibiliser le mouvement, au mieux en le traitant avec condescendance, au pire en l'accusant de tous les maux dont celui de « sectarisme », présumé être l'argument définitif.

Tous ces détracteurs ont-ils au moins fait l'effort de se déplacer (et pas uniquement place de la République) ? Peut-être auraient-ils pu alors ébaucher une prise de conscience de ce qui est en cours et seraient-ils en mesure de mener une analyse personnelle et honnête d'une situation dont les causes leur échappent visiblement ou qu'ils ne souhaitent tout simplement pas approfondir.

Encore faut-il le vouloir, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire d'autant que tout le monde est le bienvenu, par exemple à Pussay.

Pussay ? Tout essonnien qui se respecte connaît cette commune de 2 000 habitants aux confins de l'Essonne et de l'Eure et Loir, la première en Ile de France à avoir hébergé des éoliennes (voir ici) et dont la convivialité ne semble pas être la moindre des qualités (voir par exemple )
Personne ne s'étonnera donc que cette idée d'une première « Nuit Debout » du Sud Essonne soit venue à une poignée de pussayens volontaires et on ne s'étonnera pas plus qu'une bonne centaine de personnes aient répondu à leur appel, venues parfois de loin (Nord Essonne, Seine et Marne) mais qui ne regrettèrent certainement pas le déplacement (y compris la presse locale)

Comme le disait l'un d'entre nous : « Ça faisait longtemps que j'attendais ce moment » et cette attente ne fut pas déçue.

Premier constat : la libération de la parole. Toutes celles et ceux qui le souhaitent s'expriment en toute franchise, avec gravité, dignité et non sans émotion, sur le ou les sujets qui leur tiennent à coeur, ouvrant grand les portes de débats à venir sur les mutations indispensables de notre société, de la fiscalité au rôle des politiques en passant par le système bancaire, l'agriculture ou l'emprise des multinationales sur notre quotidien. 

Deuxième constat : l'écoute et le respect. Une règle du jeu simple établie en début de soirée ( 3 minutes par prise de parole sans possibilité pour les autres d'intervenir) permet à chacun de développer son sujet sans être interrompu (les débats viendront plus tard).

Troisième constat : la prise de conscience d'une vraie force citoyenne. Chacun d'entre nous détient déjà un certain nombre de clés pour faire valoir ses droits de citoyen mais comme nous ne sommes pas seuls et puisque nous partageons les mêmes constats et les mêmes envies, cela ouvre des perspectives : soyons tous des grains de sable !
Photo : Le Parisien

Quatrième constat : la volonté d'aller plus loin. Les sujets sont loin d'être épuisés. Il faut continuer à s'exprimer et à vider son sac puis commencer à approfondir par sujet en créant des ateliers spécifiques

Cinquième constat : le déploiement géographique. Si une large majorité des présents a voté pour une reconduction de la « Nuit Debout » à Pussay, vendredi prochain 29 avril, même lieu, même heure, beaucoup de participants venus de loin sont repartis avec la volonté d'organiser des soirées plus près de leurs bases.

Conclusion : ce n'est qu'un début !

La suite, à Pussay et ailleurs en Sud Essonne et Sud Seine et Marne  :
Fontainebleau : Jeudi 28 avril à partir de 19h place Napoléon Bonaparte (place du manège)
Pussay : Vendredi 29 avril à partir de 20h place du Carouge (détails)
Evry : Vendredi 29 avril à partir de 18h place des terrasses (détails)
Melun : Vendredi 29 avril à partir de 18h place de l'Ermitage, près de la gare (détails)
En préparation : ToussonMilly-la-Forêt

Pour finir, et afin que ne subsiste aucune ambiguïté sur les suites, chacun pourra lire avec profit un extrait d'une récente intervention de Frédéric LORDON (Pour lire l'intégralité, c'est ici)
« ...alors je vais le dire ici d’une manière qui pourra en froisser certains, je m’en excuse, mais je le dis quand même : nous ne sommes pas ici pour faire de l’animation citoyenne « all inclusive » comme le voudraient Laurent Joffrin et Najat Vallaud-Belkacem. nous sommes ici pour faire de la politique. Nous ne sommes pas amis avec tout le monde. et nous n’apportons pas la paix. nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique. Nous avons même celui de contrarier sérieusement une ou deux personnes. Alors oui, du moment où les chefs éditocrates s’apercevront que nous ne voulons pas aller dans l’impasse où ils nous dirigent, leur bienveillance apparente pourrait connaître quelques altérations. Ils nous diront sectaires, comme ils disent sectaires ceux qui refusent d’aller dans leur secte, car s’il y a bien une secte malfaisante en France depuis 30 ans, c’est la leur : la secte de l’oligarchie néolibérale intégrée. Alors il faut s’y préparer et ne pas redouter ce moment. Ce sera peut-être même un assez bon signe : le signe que nous commençons vraiment à les embêter. car je pose la question : a-t-on jamais vu mouvement sérieux de contestation de l’ordre social célébré d’un bout à l’autre par les médias organiques de l’ordre social ? Et pour terminer là-dessus, je voudrais dire à ceux qui peuvent être fascinés par le mirage de l’unanimité démocratique, que d’après leur propre projet même : refaire le monde, c’est prendre le risque de déplaire à ceux qui ne veulent pas du tout que le monde soit refait et qui ont même de très puissants intérêts à ce qu’il demeure identique. »




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