Les
« Nuits debout » se multiplient en France (voir ici)
malgré les efforts pathétiques de la quasi-totalité de la classe
politique et des médias pour décrédibiliser le mouvement, au mieux en le
traitant avec condescendance, au pire en l'accusant de tous les maux
dont celui de « sectarisme », présumé être l'argument
définitif.
Tous
ces détracteurs ont-ils au moins fait l'effort de se déplacer (et
pas uniquement place de la République) ? Peut-être
auraient-ils pu alors ébaucher une prise de conscience de ce qui est
en cours et seraient-ils en mesure de mener une analyse
personnelle et honnête d'une situation dont les causes leur
échappent visiblement ou qu'ils ne souhaitent tout simplement pas
approfondir.
Encore
faut-il le vouloir, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire
d'autant que tout le monde est le bienvenu, par exemple à Pussay.
Pussay ?
Tout essonnien qui se respecte connaît cette commune de 2 000
habitants aux confins de l'Essonne et de l'Eure et Loir, la première
en Ile de France à avoir hébergé des éoliennes (voir ici) et dont
la convivialité ne semble pas être la moindre des qualités (voir
par exemple là)
Personne ne s'étonnera donc que cette idée d'une première « Nuit
Debout » du Sud Essonne soit venue à une poignée de pussayens
volontaires et on ne s'étonnera pas plus qu'une bonne centaine de
personnes aient répondu à leur appel, venues parfois de loin (Nord
Essonne, Seine et Marne) mais qui ne regrettèrent certainement pas
le déplacement (y compris la presse locale)
Comme
le disait l'un d'entre nous : « Ça faisait longtemps
que j'attendais ce moment » et cette attente ne fut pas
déçue.
Premier
constat : la libération de la parole. Toutes celles et
ceux qui le souhaitent s'expriment en toute franchise, avec
gravité, dignité et non sans émotion, sur le ou les sujets qui leur tiennent
à coeur, ouvrant grand les portes de débats à venir
sur les mutations indispensables de notre société, de la fiscalité
au rôle des politiques en passant par le système bancaire,
l'agriculture ou l'emprise des multinationales sur notre quotidien.
Deuxième
constat : l'écoute et le respect. Une règle du jeu
simple établie en début de soirée ( 3 minutes par prise de parole sans possibilité pour les autres d'intervenir) permet à
chacun de développer son sujet sans être interrompu (les débats
viendront plus tard).
Troisième
constat : la prise de conscience d'une vraie force citoyenne.
Chacun d'entre nous détient déjà un certain nombre de clés pour
faire valoir ses droits de citoyen mais comme nous ne sommes pas
seuls et puisque nous partageons les mêmes constats et les mêmes
envies, cela ouvre des perspectives : soyons tous des grains de
sable !
Photo : Le Parisien |
Quatrième
constat : la volonté d'aller plus loin. Les sujets sont
loin d'être épuisés. Il faut continuer à s'exprimer et à vider son sac puis commencer à approfondir par sujet en créant des ateliers
spécifiques
Cinquième
constat : le déploiement géographique. Si une large
majorité des présents a voté pour une reconduction de la « Nuit
Debout » à Pussay, vendredi prochain 29 avril, même lieu,
même heure, beaucoup de participants venus de loin sont repartis
avec la volonté d'organiser des soirées plus près de leurs bases.
Conclusion :
ce n'est qu'un début !
La
suite, à Pussay et ailleurs en Sud Essonne et Sud Seine et Marne :
Fontainebleau :
Jeudi 28 avril à partir de 19h place Napoléon Bonaparte (place du
manège)
Pussay :
Vendredi 29 avril à partir de 20h place du Carouge (détails)
Evry :
Vendredi 29 avril à partir de 18h place des terrasses (détails)
Melun :
Vendredi 29 avril à partir de 18h place de l'Ermitage, près de la
gare (détails)
En
préparation : Tousson – Milly-la-Forêt
Pour
finir, et afin que ne subsiste aucune ambiguïté sur les suites,
chacun pourra lire avec profit un extrait d'une récente intervention
de Frédéric LORDON (Pour lire l'intégralité, c'est ici)
« ...alors
je vais le dire ici d’une manière qui pourra en froisser certains,
je m’en excuse, mais je le dis quand même : nous ne sommes
pas ici pour faire de l’animation citoyenne « all inclusive »
comme le voudraient Laurent
Joffrin
et Najat
Vallaud-Belkacem.
nous sommes ici pour faire de la politique. Nous ne sommes pas amis
avec tout le monde. et nous n’apportons pas la paix. nous n’avons
aucun projet d’unanimité démocratique. Nous avons même celui de
contrarier sérieusement une ou deux personnes. Alors oui, du moment
où les chefs éditocrates s’apercevront que nous ne voulons pas
aller dans l’impasse où ils nous dirigent, leur bienveillance
apparente pourrait connaître quelques altérations. Ils nous diront
sectaires, comme ils disent sectaires ceux qui refusent d’aller
dans leur secte, car s’il y a bien une secte malfaisante en France
depuis 30 ans, c’est la leur : la secte de l’oligarchie
néolibérale intégrée. Alors il faut s’y préparer et ne pas
redouter ce moment. Ce sera peut-être même un assez bon signe :
le signe que nous commençons vraiment à les embêter. car je pose
la question : a-t-on jamais vu mouvement sérieux de
contestation de l’ordre social célébré d’un bout à l’autre
par les médias organiques de l’ordre social ? Et
pour terminer là-dessus, je voudrais dire à ceux qui peuvent être
fascinés par le mirage de l’unanimité démocratique, que d’après
leur propre projet même : refaire le monde, c’est prendre le
risque de déplaire à ceux qui ne veulent pas du tout que le monde
soit refait et qui ont même de très puissants intérêts à ce
qu’il demeure identique. »
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