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Tchernobyl-sur-Seine
est le titre de l'excellent roman écrit conjointement par Hélène CRIÉ et Yves LENOIR en 1987(*) et dont nous
espérons tous que le scénario restera de la pure
fiction.
Les
récentes crues de la Seine ont pourtant remis les dangers
inhérents à cette centrale sur le devant de la scène
(voir les articles du Parisien des 10 et 13 mai 2013) juste au moment
où l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire)
vient de révéler de sérieuses lacunes dans son
« Rapport sur l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2012 »
qualifiant le bilan de « globalement assez
satisfaisant ». Une formule qui prêterait à
rire si le sujet n'était pas aussi grave.
Voici
in extenso son appréciation de la centrale de
Nogent-sur-Seine :
"L’ASN considère que les performances du
site de Nogent-surSeine en matière de sûreté
nucléaire, de radioprotection
et de protection de l’environnement rejoignent globalement
l’appréciation générale des performances que
l’ASN porte sur EDF mais que les
performances du site en matière de maintenance et de
surveillance des prestataires sont en retrait.
Comme l’année précédente,
le site ne progresse plus sur la rigueur d’exploitation ; l’année
2012 a été marquée par des erreurs en matière
de lignage de circuits.
De même, des progrès sont toujours
attendus pour l’exploitation des équipements sous pression
nucléaires. En particulier, la qualité d’exploitation
des circuits secondaires principaux n’a pas été
satisfaisante et a conduit à la déclaration de 3
événements significatifs (coups de béliers sur
les systèmes d’alimentation en eau des générateurs
de vapeur) dont 2 ont été classés au
niveau 1 de l’échelle INES.
L’ASN relève enfin une dégradation
de la qualité des opérations de maintenance dans le
cadre de l’arrêt pour visite partielle du réacteur 1.
EDF doit ainsi poursuivre ses efforts pour renforcer la surveillance
de ses prestataires. Une attention particulière devra
également être maintenue sur le domaine de la
radioprotection.
Plus généralement, l’ASN note des
fragilités dans le dimensionnement
des moyens humains au sein des équipes en charge de
l’exploitation des installations et du suivi des activités
d’arrêt.
L’ASN estime
enfin, dans le domaine de l’environnement, que des progrès
ont été réalisés mais que la gestion des
déchets doit être améliorée et faire
l’objet d’une priorité d’action de la part d’EDF."
Et
ce ne sont pas les pseudo exercices de sécurité
récemment effectués qui nous rassureront ! (lire à
ce sujet l'article du Canard enchaîné du 17 avril 2013).
Il
faut dire que la centrale de Nogent-sur-Seine suscite des inquiétudes
depuis bien longtemps comme le rappelle un récent communiqué de « Robin des Bois ».
Déjà
en 2006, Stéphane LHOMME révélait des faits
extrêmement graves et bien sûr inconnus du grand public
dans son livre « L'insécurité nucléaire »
(Lire l'extrait relatif à Nogent, « Les pieds nickelés de Nogent » (extrait en ligne au chapitre
4).
Beaucoup
plus tôt, en 1992, le Comité « Stop
Nogent-sur-Seine » n'hésitait pas non plus à
établir un parallèle potentiellement plausible avec
Tchernobyl. Il faut lire cet article jusqu'au bout lorsqu'il aborde
le sujet du PPI (Plan Particulier d'Intervention) qui doit être
déclenché en cas d'accident grave. Une étude menée en 1984/85 (Voir schéma ci-dessous - Hypothèse 1: vent de sud-ouest - Hypothèse 2 : vent d'est) avait révélé une inquiétante
sérénité de la part d'EDF avec pour conséquence
un sous-dimensionnement évident des mesures à prendre.
Source : www.dissident-media.org |
Une sous-évaluation des risques qui nous rappelle les graves perturbations causées par les chutes de neige dans la Manche en mars dernier qui ont mis en
lumière la fragilité des installations nucléaires
de Flamanville.
S'il
y a en effet un enseignement majeur à tirer de ces dernières
années, c'est bien l'amplification des risques naturels et
leurs conséquences imprévisibles donc ingérables.
En outre, la complexité technologique croissante et le
centralisme outrancier de nos équipements, notamment
énergétiques, a pour conséquence de fragiliser
nos infrastructures en les rendant vulnérables à toute
forme d'attaque naturelle mais aussi informatique ou humaine.
Depuis
peu, l'évidence de ce constat conduit nos décideurs à
admettre du bout des lèvres que le risque zéro n'existe
pas (André-Claude
Lacoste, ancien président
de l'Autorité de Sûreté Nucléaire dans le
Figaro du 31 mars 2011: « Personne
ne peut garantir qu'il n'y aura jamais un accident grave en France »)
Nous
voici bien loin des sempiternels « Tout va bien »
ou « Nous maîtrisons totalement »
qui, jusqu'ici, émaillaient les déclarations
officielles !
Ceci
nous conduit donc à reformuler une nouvelle fois des questions
essentielles : A Nogent-sur-Seine comme ailleurs, que se passerait-il
en cas d'accident grave ? Quelles seraient les zones à risque
? Comment la population serait-elle informée ? Comment
pourrait-elle se protéger ? Comment aujourd'hui la
sensibilise-t-on ?
Nous
n'avons aucune envie que la fiction de « Tchernobyl-sur-Seine »
devienne réalité, c'est pourquoi nous n'aurons de
cesse de réclamer une information totalement transparente sur
la question du nucléaire alimentant un vrai débat sur
la transition énergétique.
Pour
plus d'informations, venez échanger avec le CIREN (Comité
citoyen d'Information sur la Radioactivité Et
le Nucléaire)
- Le dimanche 26 mai de 10h 18h au salon « Vivre Autrement » Hameau de Cossigny 7773 CHEVRY-COSSIGNY
- Le dimanche 23 juin de 11h à 17h à SAINT-MARTIN-EN-BIÈRE Journée bio des maraîchers Alain et Isabelle
- Le samedi 20 juillet de 10h à 12h Lieu à déterminer en Seine et Marne ou en Essonne
Contact
: Antoine DAR 06 51 50 88 23
et page facebook Info nucléaire CIREN 77 91
(*) Disponible en version poche chez votre libraire ou à défaut sur un site marchand
Nous ne saurions trop recommander le site dissident media, une mine d'informations sur le nucléaire près de chez nous et dans le monde entier.
... et merci à Ida pour les articles !
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