Photo : Jeanine FRIANT |
Milly-la-Forêt
possède beaucoup d'atouts mais pas celui d'épargner à
ses habitants les affres de l'actuelle vague de grand froid (*). Cependant et tout en ayant une pensée
compassionnelle pour eux, réjouissons-nous de ne pas être au nombre des bretons,
provençaux ou niçois, obligés de réduire
drastiquement leur consommation d'électricité sous
peine d'en être totalement privés.
Voilà
qui nous fait, une fois de plus, toucher du doigt deux des plus gros
défauts de notre cuirasse énergétique :
prédominance outrancière du chauffage électrique
et centralisation excessive de la production.
Voilà
pourquoi, si l'on ne veut pas être actuellement changé
en statue de glace au milieu de son salon, il est préférable
de ne pas résider aux extrémités de notre beau
pays. Il est également préférable d'être équipé d'un chauffage totalement indépendant
de nos non moins belles centrales nucléaires.
Pierre Radanne le rappelait sur France Inter mardi 7 février : le chauffage électrique nous fait dramatiquement surconsommer au point que notre pic de consommation est équivalent à seulement un demi-pic partout ailleurs en Europe.
Une
exception française dont nous nous passerions bien.
Pour
corser le tout, ajoutons que notre consommation électrique a
augmenté de 25% sur les dix dernières années au
mépris de toutes les recommandations d'économie.
Comment l'expliquer autrement que par une insouciance nourrie
par la certitude soigneusement entretenue de disposer d'une
électricité abondante et pas chère ?
Oui,
mais l'électricité ne se stocke pas et une centrale
nucléaire ne peut pas moduler sa production qui reste donc
linéaire tout au long de l'année. Ainsi, nous
sur-produisons en été et nous sous-produisons en hiver
ce qui, par grand froid, nous oblige à importer une
électricité à base de combustibles généreusement
pourvoyeurs en gaz à effet de serre (N'en déplaise aux communicants d'EDF qui ne manquent pas de vanter leur aptitude à bien gérer cette crise de froid)
Pourrions-nous
en tirer les conclusions et entamer le long mais salutaire chemin vers le triple E (Economies d'énergie, Efficacité énergétique, Energies renouvelables) ?
N'ayons plus froid aux yeux, il n'est jamais trop tard pour bien agir.
Pour un éclairage complet voir le site de l'association Neagawatt
N'ayons plus froid aux yeux, il n'est jamais trop tard pour bien agir.
Pour un éclairage complet voir le site de l'association Neagawatt
(*)
Préférons « grand froid » à
« froid polaire » car même sans avoir
traîné ses bottes en Arctique ou en Antarctique, on peut
présumer que les températures y sont de plusieurs
dizaines de degrés inférieures à celles de nos contrées.
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