mercredi 8 février 2012

Energie : le froid pourrait-t-il nous ouvrir les yeux ?


Photo : Jeanine FRIANT

Milly-la-Forêt possède beaucoup d'atouts mais pas celui d'épargner à ses habitants les affres de l'actuelle vague de grand froid (*). Cependant et  tout en ayant une pensée compassionnelle pour eux,  réjouissons-nous de ne pas être au nombre des bretons, provençaux ou niçois, obligés de réduire drastiquement leur consommation d'électricité sous peine d'en être totalement privés.

Voilà qui nous fait, une fois de plus, toucher du doigt deux des plus gros défauts de notre cuirasse énergétique : prédominance outrancière du chauffage électrique et centralisation excessive de la production.
Voilà pourquoi, si l'on ne veut pas être actuellement changé en statue de glace au milieu de son salon, il est préférable de ne pas résider aux extrémités de notre beau pays. Il est également préférable d'être équipé d'un chauffage totalement indépendant de nos non moins belles centrales nucléaires.

Pierre Radanne le rappelait sur France Inter mardi 7 février : le chauffage électrique nous fait dramatiquement surconsommer au point que notre pic de consommation est équivalent à seulement un demi-pic partout ailleurs en Europe.

Une exception française dont nous nous passerions bien.

Pour corser le tout, ajoutons que notre consommation électrique a augmenté de 25% sur les dix dernières années au mépris de toutes les recommandations d'économie. Comment l'expliquer autrement que par une insouciance nourrie par la certitude soigneusement entretenue de disposer d'une électricité abondante et pas chère ?
Oui, mais l'électricité ne se stocke pas et une centrale nucléaire ne peut pas moduler sa production qui reste donc linéaire tout au long de l'année. Ainsi, nous sur-produisons en été et nous sous-produisons en hiver ce qui, par grand froid, nous oblige à importer une électricité à base de combustibles généreusement pourvoyeurs en gaz à effet de serre (N'en déplaise aux communicants d'EDF qui ne manquent pas de vanter leur aptitude à bien gérer cette crise de froid)

Pourrions-nous en tirer les conclusions et entamer le long mais salutaire chemin vers le triple E (Economies d'énergie, Efficacité énergétique, Energies renouvelables) ?

N'ayons plus froid aux yeux, il n'est jamais trop tard pour bien agir.

Pour un éclairage complet voir le site de l'association Neagawatt

(*) Préférons « grand froid » à « froid polaire » car même sans avoir traîné ses bottes en Arctique ou en Antarctique, on peut présumer que les températures y sont de plusieurs dizaines de degrés inférieures à celles de nos contrées.

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