dimanche 22 juillet 2012

Milly-la-Forêt : Allo vélo bobo !

La lecture du dernier bulletin municipal de Milly-la-Forêt nous a laissé pantois.
La cause ? Un articulet en page 17 intitulé « Cyclistes, le code de la route s'applique aussi ! »

Il en ressort que :
  • Un arrêté municipal du 2 février 2012 interdit « la circulation des vélos dans le sens contraire  des voies en zone 30 »
  • Cette mesure se justifie par la dangerosité du double sens cyclable dans le centre-ville historique
  • Et, pour finir, un petit rappel pour la route : « La circulation sur les trottoirs est réservée aux piétons »

Qu'un arrêté municipal de février soit porté à la connaissance du public en juin, voilà qui a de quoi faire réfléchir. Naturellement, nul n'est censé ignorer la loi et il ne fait aucun doute que le texte en question ait été réglementairement affiché sur les panneaux réservés à cet effet. Toutefois, nous ne pouvons nous empêcher d'observer que ni le bulletin municipal de mars 2012, ni le site internet ni les conseils municipaux qui se sont tenus depuis lors n'ont relayé l'information.
Compte-tenu que cette décision a été prise sans aucune concertation avec les utilisateurs, un léger doute nous assaille : rien de plus que ce qui est strictement obligatoire n'a été fait pour diffuser l'information. Serait-ce par peur qu'elle le soit trop rapidement et trop largement ? Et ne serait-ce pas un moyen de se prémunir contre un éventuel recours, dont le délai est de deux mois ?

Voilà qui nous ramène inexorablement à notre sujet de discussion favori avec les édiles locaux : la concertation.

Voyons cela de plus près. La mairie, légitimement préoccupée par la circulation en centre-ville et les questions de sécurité qui en découlent, décide de mettre en place une zone 30. Intention louable, certes, mais dont l'ensemble des modalités sont définies ex cathedra, probablement par un petit comité regroupant des élus et les inévitables « experts ». Nos demandes réitérées de création d'une commission extra-municipale chargée de travailler globalement sur les déplacements restent donc désespérément lettre morte.
Et voilà maintenant la cerise sur le gâteau : une nouvelle décision portant sur l'interdiction des double-sens cyclables, toujours unilatérale car bien évidemment les milliacois n'ont aucun avis sur la question et surtout pas les cyclistes !
Certes, il n'existe pas sur Milly-la-Forêt d'association spécifiquement vouée à la défense des intérêts des cyclistes, mais si la mairie, ainsi qu'elle l'a fait récemment, convoque les associations dites environnementales pour débattre du PLU, ne devrait-elle pas le faire aussi pour les déplacements, sujet qui, jusqu'à preuve du contraire, les concerne largement ?

Loin de nous l'idée de remettre en cause les compétences de nos décideurs locaux. Néanmoins, nous ne pouvons nous défaire de l'impression que l'arrêté en question a été pris trop hâtivement et sans avoir préalablement fait l'objet de toute la réflexion que le sujet mérite. Pour preuve l'argument principal qui est avancé : « ...certaines rues très étroites rendent dangereuse voire impossible la circulation à double sens des cyclistes » dont nous aimerions bien savoir sur quoi il se fonde.

En effet, partout où les doubles sens cyclables ont été mis en place, aucune évolution de l'accidentologie n'a été enregistrée que ce soit en quantité ou en gravité. Qui plus est, les analyses montrent que dans les rues étroites (comme c'est le cas dans le centre-ville de Milly-la-Forêt), le risque d'accident frontal est quasi-nul pour la bonne et simple raison que les usagers se voient mutuellement et ralentissent de façon naturelle.
Cette dernière observation corrobore deux autres conséquences positives observées par ailleurs : la réduction de la vitesse et un plus grand respect mutuel entre les utilisateurs.
Or, quelle est la plaie endémique de la circulation dans notre centre-ville ? Réponse : la vitesse et la difficile cohabitation entre les différents modes de transport.
Le double sens cyclable produit donc incontestablement un effet d'apaisement plus sûrement que toutes les campagnes de prévention ou de répression réunies.

La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre  Albert Einstein

Alors, mesdames et messieurs les élus municipaux, soyez compréhensifs, réexaminez la question plus en profondeur et vous découvrirez que sur le long terme, le double sens cyclable produit de multiples effets positifs dont celui de traiter le vélo comme un véhicule à part entière.
Voilà en effet une réalité qu'il faut rappeler. Avant d'être un instrument de loisir, le vélo est utilisé pour leur usage quotidien par toutes celles et ceux qui en ont fait volontairement le choix ou qui n'ont tout simplement pas les moyens de posséder ou d'entretenir une voiture (et vous savez qu'ils sont nombreux sur la commune). Nous entrons donc dans un domaine dont tout élu doit être le garant : celui qui consiste à redistribuer l'utilisation de l'espace public de façon équitable entre chaque citoyen sans distinction d'aucune sorte

Pour finir, une remarque sur l'encadré de fin d'article indiquant que "La circulation sur les trottoirs est réservée aux piétons". Enfin ! pourrions-nous dire, un rappel au civisme et un signe en faveur des droits du piéton....
....à condition bien sûr que, dans le souci d'équité mentionné ci-dessus, ce rappel concerne le stationnement sauvage des voitures, sur les trottoirs et ailleurs.

 

Pour en savoir plus :

Le point sur le double sens cyclable (MDB - Mieux se déplacer à bicyclette)

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