mardi 11 mars 2014

Fukushima, triste anniversaire

Dessin : OLIVERO


Rétablissons tout d'abord une vérité : ce 11 mars 2014 n'est pas le troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima mais le troisième anniversaire du DÉBUT de la catastrophe de Fukushima. Et ce n'est pas du pinaillage de pure forme mais le simple rappel d'une réalité têtue : en matière environnementale et a fortiori lorsque c'est le nucléaire qui est en cause, la catastrophe ne se réduit pas à un simple événement ponctuel. Celui-ci n'est que le déclencheur d'une série de conséquences sanitaires, sociales, environnementales et économiques, souvent irréversibles et courant sur du très long terme.

La question de l'impact sanitaire en particulier fait l'objet d'un débat permanent. Cela avait déjà été le cas après Tchernobyl, l'AIEA (Agence Internationale de l'Énergie Atomique) ayant eu l'audace (on a l'audace que l'on peut) de publier une étude indiquant qu' "il n'y a pas de hausse clairement démontrée de l'incidence du nombre de cancers et de leucémies dus aux radiations dans la population la plus affectée" tout en admettant que la mortalité liée aux cancers pourrait se chiffrer à « quelques milliers » et ce, en contradiction flagrante avec les résultats d'autres études et notamment celle publiée en 2010 par l'Académie des Sciences de New York estimant à 125 000 le nombre de victimes parmi les liquidateurs et à près d'un million le nombre de victimes potentielles dans le monde (voir ici l'article d'Actu-Environnement)

Cette macabre comptabilité resurgit avec Fukushima.
Les nucléocrates de service sur l'espace médiatique nous serinent à l'envi qu'aucune victime directe de l'accident nucléaire n'est à déplorer, s'appuyant sur un rapport de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Voilà une référence a priori respectable, me direz-vous, à ceci près que l'OMS et l'AIEA déjà citée , toutes deux agences onusiennes , ont en 1959 signé un accord stipulant qu'elles ne peuvent prendre de position publique qui puisse nuire à l'une ou à l'autre. L'AIEA ayant pour objectif de promouvoir l'énergie nucléaire, il est permis de douter sérieusement de l'objectivité des rapports de l'OMS ! (voir ici et ).

Tout cela pour dire que le chemin est encore long dans la recherche d'une réelle transparence de l'information sur un sujet qui pourtant nous concerne tous mais devant lequel se multiplient encore les rideaux de fumée alimentés par les admirateurs béats d'un soi-disant progrès. Heureusement, pour qui cherche des informations objectives sur le sujet, il existe des sources fiables et des observateurs clairvoyants (ici , et encore ).

Non, une catastrophe environnementale n'est jamais terminée, ce que nous rappellent 30 ans après les habitants de Bhopal : « Le désastre de Bhopal, de 1984 jusqu'à quand ? La souffrance continue. La lutte aussi »
(Rappel des faits ici)

Source : allvoices

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