Dessin : OLIVERO |
Rétablissons
tout d'abord une vérité : ce 11 mars 2014 n'est pas le
troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima mais le
troisième anniversaire du DÉBUT de la catastrophe de Fukushima.
Et ce n'est pas du pinaillage de pure forme mais le simple rappel
d'une réalité têtue : en matière environnementale et a fortiori lorsque
c'est le nucléaire qui est en cause, la catastrophe ne se réduit
pas à un simple événement ponctuel. Celui-ci n'est que le
déclencheur d'une série de conséquences sanitaires, sociales,
environnementales et économiques, souvent irréversibles et courant
sur du très long terme.
La
question de l'impact sanitaire en particulier fait l'objet d'un débat
permanent. Cela avait déjà été le cas après Tchernobyl, l'AIEA
(Agence Internationale de l'Énergie Atomique) ayant eu l'audace (on
a l'audace que l'on peut) de publier une étude indiquant qu' "il
n'y a pas de hausse clairement démontrée de l'incidence du nombre
de cancers et de leucémies dus aux radiations dans la population la
plus affectée" tout
en admettant
que la mortalité liée aux cancers pourrait se chiffrer à
« quelques milliers »
et ce, en contradiction flagrante avec les résultats d'autres études
et notamment celle publiée en 2010 par l'Académie des Sciences de
New York estimant à 125 000 le nombre de victimes parmi les
liquidateurs et à près d'un million le nombre de victimes
potentielles dans le monde (voir ici l'article d'Actu-Environnement)
Cette
macabre comptabilité resurgit avec Fukushima.
Les
nucléocrates de service sur l'espace médiatique nous serinent à
l'envi qu'aucune victime directe de l'accident nucléaire n'est à
déplorer, s'appuyant sur un rapport de l'OMS (Organisation
Mondiale de la Santé).
Voilà
une référence a priori respectable,
me direz-vous, à ceci près que
l'OMS et l'AIEA déjà
citée , toutes deux agences
onusiennes , ont en 1959 signé un accord stipulant qu'elles ne
peuvent prendre de position publique qui puisse nuire à l'une ou à
l'autre. L'AIEA ayant
pour objectif de promouvoir l'énergie nucléaire, il est permis de
douter sérieusement de l'objectivité des rapports de l'OMS !
(voir ici et là).
Tout
cela pour dire que le chemin
est encore long dans la recherche d'une réelle transparence de
l'information sur un sujet qui pourtant nous concerne tous mais
devant lequel se multiplient encore les rideaux de fumée alimentés
par les admirateurs béats d'un soi-disant progrès. Heureusement,
pour qui cherche des informations objectives sur le sujet, il existe
des sources fiables et des observateurs clairvoyants (ici , là et
encore là).
Non,
une catastrophe environnementale n'est jamais terminée, ce que nous
rappellent 30 ans après les habitants de Bhopal : « Le
désastre de Bhopal, de 1984 jusqu'à quand ? La
souffrance continue. La lutte aussi »
(Rappel
des faits ici)
Source : allvoices |
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