Ce
dimanche 16 mars 2014, une poignée de volontaires (en fait, 14)
de l'ASABEPI (Association des Arracheurs Bénévoles de Plantes
Invasives), délaissant pour un jour leurs activités d'arrachage
avaient investi une sympathique aire de pique-nique de la forêt
domaniale de Champagne-sur-Seine pour en faire leur camp de base
d'une expédition de nettoyage. C'était leur façon à eux de
célébrer la journée internationale des forêts avec quelques jours
d'avance.
Cette
fois, pas question de pourfendre, arracher ou sarcler le raisin
d'Amérique. Non, l'objectif était de faire connaître aux hôtes
indésirables de ces lieux de détente la seule destination qu'ils
auraient dû connaître : la poubelle. Et ils sont nombreux et
variés, ces hôtes ! Canettes, bouteilles, sacs en plastique,
papiers et emballages divers, paquets de cigarette, mais aussi vieux
restes de mobilier, d'outillage ou de mécanique et même habits délaissés
plus ou moins volontairement par leurs propriétaires. En quelques
heures, défile sous les yeux de la « nettoyeuse » ou du
« nettoyeur » un aperçu assez représentatif de notre
civilisation même si l'on peut se poser la question du caractère
« civilisé » de ceux qui en sont à l'origine.
Conseil
aux candidat(e)s au nettoyage : si vous recherchez la
performance, c'est à dire remplir sac sur sac sans discontinuer,
choisissez le bord des routes (non sans oublier de vous vêtir du
gilet jaune obligatoire). Vous y trouverez de tout, du plus petit
(mégot ou capsule) au plus grand (pot d'échappement par exemple) en
passant par la bouteille en plastique (parfois encore pleine). C'est
fou ce que l'on peut fumer ou boire en voiture ! Espérons
simplement que ce soit le fait des passagers. Et puis, autre conseil,
soyez patients et ne croyez surtout pas qu'après être passé une
fois, vous laissez derrière vous une place aussi nette qu'à
l'origine du monde pré-industriel, pré-fumeur ou pré-buveur.
Faites le test de repasser et vous serez surpris du nombre de petites
choses que vous avez laissées en route, obnubilés que vous étiez
par les grosses prises. Je ne devrais pas vous le dire, mais même
après un troisième passage, il en restera toujours, à moins que le
coin de route sur lequel vous avez jeté votre dévolu soit
régulièrement visité par l'un(e) de vos semblables. De quoi
fournir une mine d'information pour un futur explorateur
extra-terrestre des années 3000, désireux de connaître les raisons
de la disparition de la race humaine sur la planète Terre.
Voilà
le genre de réflexion que l'on peut se faire tout en remplissant son
sac, mais avec, avouons-le, la perspective de la prochaine pause
pendant laquelle, tout de même, il fera bon déguster un Monbazillac
de derrière les fagots en non moins bonne compagnie.
Prochaines
dates : dimanche 6 avril (Cuvier-Châtillon près de Barbizon)
et samedi 3 mai (Milly-la-Forêt). On en reparle bientôt.
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