Source : Groupe scolaire Maurice Docagne |
On
a souvent qualifié d'Eldorado les prétendues réserves
européennes (et notamment françaises) en hydrocarbures de schiste.
Chacun, du pétrolier au ministre, y allant de son couplet
dithyrambique sur ce trésor qui dort sous nos pieds et dont
l'exploitation déverserait généreusement sa manne bienfaitrice sur
notre économie et, ce qui reste à prouver, sur nous-mêmes.
Indépendamment
des risques de tous ordres maintes fois dénoncés, une question
fondamentale est rarement évoquée : celle de la réalité
de ces fabuleuses réserves. A titre d'exemple, le
sous-sol français est supposé abriter un potentiel colossal, mais
les chiffres annoncés sont depuis un bon moment sujet à caution à
tel point que déjà, en juillet 2013 un article des Échos allait
jusqu'à évoquer « des calculs de coin de table ».
Mais
nous ne sommes pas au bout de nos surprises
Un
récent article d'Alternatives Économiques nous apprend qu'aux
États-Unis, l'Agence de l'Énergie américaine a réduit de 96 %
(Oui, vous avez bien lu !) l'estimation du potentiel du bassin de
Monterey (Californie) suite à une étude effectuée par un cabinet
indépendant. Signalons que ce gisement était annoncé comme
détenant 2/3 des réserves de pétrole non conventionnel du pays.
Voilà
qui entame sérieusement la crédibilité des
propagandistes ès
hydrocarbures de schiste, pragmatiques
proclamés qui se révèlent
pourtant incapables
d'apporter la moindre
évaluation
sérieuse des
gisements potentiels qu'ils brûlent d'exploiter.
Pour en revenir à l'Eldorado, voici comment notre
bon vieux Larousse le définit : « Pays
chimérique où l'on peut s'enrichir facilement et où la vie est
très agréable ». Une définition dont, dans ce contexte,
l'ironie n'échappera à personne.
Chimères est le mot juste ce qui n'empêche pas les
« pro-schiste », malgré
toutes ces incohérences
de continuer imperturbablement
à inonder
les médias d'articles,
interventions
ou tribunes, surfant sur
l'actualité géopolitique du
moment. Lisez
par exemple cet article de la Tribune dont la seule
utilité est de vous permettre de
faire provision d'un florilège de leurs éléments de langage.
Cela n'empêche pas non plus l'Allemagne d'envisager sérieusement le recours
au gaz de schiste (voir ici) .... l'histoire est loin d'être finie !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire