jeudi 13 septembre 2012

Conférence environnementale, c'est tout vert ?


Les 14 et 15 septembre se tiendra à Paris la conférence environnementale tant attendue car le moins que l'on puisse dire est que des sujets comme les gaz de schiste ou le nucléaire sont actuellement largement débattus dans le pays, comme en témoigne une presse abondante.

Tant mieux, dirons-nous, si cette fois, et n'en déplaise aux laudateurs du Grenelle de l' Environnement, il en ressort une vraie politique, dégagée des influences de toutes sortes et animée par la volonté d'une remise en cause profonde de nos modes de fonctionnement.

Nous attendrons donc des signes forts de la mise en route du grand chantier trop longtemps différé de la transition énergétique, réclamé à cor et à cri par les associations représentatives (voir le communiqué de presse).

Voeu pieux ? Il est vrai que sur le sujet des hydrocarbures de schiste, les atermoiements gouvernementaux (voir l'article de La Tribune) et les pressions du lobby pétrolier sont loin de constituer des signes encourageants. Ce dernier ne se prive pas d'user jusqu'à la corde des arguments traduisant une constance désespérante dans la vision à court terme, ce qui serait risible si les enjeux environnementaux n'étaient pas aussi essentiels.


C'est ainsi que nous avons droit au mirage de la croissance « Le gaz de schiste, c'est bon pour l'industrie » (Article de l'Usine Nouvelle) ou au « miracle des gaz de schiste » (Vidéo du directeur de la rédaction de Challenges) sans oublier l'inénarrable Claude Allègre, dont le seul mérite est d'alimenter une nouvelle fois notre bêtisier avec cette formule définitive (Le Point du 7 juillet 2012) : « Mais on ne provoquera pas la croissance si on est hostile au progrès scientifique, au nucléaire, aux OGM, aux nanotechnologies, aux cellules souches... et aux gaz et huile de schiste ! »

Les plus insidieux sont ceux qui, se parant d'une fausse impartialité, réclament au nom de la « raison » une analyse objective avantages/inconvénients (Voir l'article des Echos). Ces derniers disposent-ils simplement d'un outil pour évaluer les dégâts environnementaux ? A quoi les comparer ? Quid des dégâts à long terme ? Quid des dommages irréversibles ? Les multiples études effectuées aux Etats-Unis ne suffisent-elles donc pas ? N'ont-ils pas eu connaissance des derniers rapports de la Commission Européenne ? (voir plus bas)

Le contexte économique aidant, certains de ces arguments portent et les sondages auprès de la population montrent que les français sont très partagés sur le sujet de l'Énergie (résultats contradictoires entre l'enquête des Echos et celle commandée par le WWF), peut-être parce qu'une grande majorité (75%) déclare être mal informée. Oui, mais comment informer de façon équilibrée alors que la plupart des médias n'abordent le sujet que sous l'angle d'effets économiques supposés positifs : réduction du déficit commercial, baisse des prix du gaz et du pétrole et bien sûr, amélioration de l'emploi, ce qui n'a rien d'évident.

En contrepartie, la Commission Européenne vient, à notre grande surprise, de modérer les ardeurs de tout ce joli monde en annonçant son intention d'encadrer l'exploitation des hydrocarbures de schiste des états-membres, compte-tenu des risques pour l'environnement. Mais il ne s'agit que d'un encadrement... (voir l'article d'Actu-Environnement et celui du Journal de l'Environnement

Et puis, il y a nous, toutes celles et ceux qui pensent que chaque citoyen peut et doit influer sur toute décision engageant son avenir, au nom de la justice et de l'éthique. N'oublions pas qu'en 2011, la reculade du gouvernement précédent sur les hydrocarbures de schiste et la loi, même imparfaite, qui a suivi ont eu essentiellement pour origine un gigantesque élan populaire, pacifique et apolitique, motivé par une saine indignation.
Le pot de terre contre le pot de fer, peut-être bien, mais est-ce une raison pour accepter l'inacceptable sans broncher ?

En la circonstance, chacun peut apporter sa contribution d'abord en s'informant auprès des collectifs existant, ensuite en agissant, par exemple vendredi 14 et/ou samedi 15 septembre devant le palais d'Iéna à Paris (30 heures pour la sobriété) ou le 22 septembre à Paris, Tournan-en-Brie (Seine et Marne), Saint-Christol-Lèz-Alès (Gard) ou Beaumont-de-Lomagne (Tarn et Garonne) 
Tous les détails de ces manifestations et bien plus encore sur le site du Collectif Stop pétrole de schiste 77.

Pour conclure, n'oublions jamais qu'il s'agit d'une problématique mondiale. Voici donc, s'il vous reste un peu de temps, un intéressant tour du monde des hydrocarbures de schiste effectué par Novethic.


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