Depuis
quelque temps, il semble que les films traitant de la question
écologique au sens large prennent un tournant salutaire, plus en
phase avec la réalité
Si
les films à charge restent nécessaires pour dénoncer des dangers
environnementaux ou sanitaires (*) la tendance est plutôt
aujourd'hui au témoignage, au partage, à l'incitation, plutôt qu'à
un constat stérile voire décourageant pour celles et ceux qui
voudraient être les acteurs d'un changement qu'ils ressentent comme
indispensable.
Réjouissons-nous
donc de cette nouvelle ère qui nous propose des
films montrant ceux qui font à ceux qui veulent faire
Citons
par exemple le dernier long-métrage de Marie-Monique ROBIN, « Les moissons du futur » ou
« Les ondes de Robert » de Mélanie ANTOINE et Xavier
JOURDIN qui
ont marqué les esprits et les coeurs des spectateurs en suscitant
enthousiasme et envie
Justement « envie », comme « joie »,
« partage », « émotion », « amour »,
« espoir », « motivation », étaient des mots
qui revenaient souvent mardi dernier à l'issue de la projection en
avant-première du film « En quête de sens » de
Nathanaël COSTE et Marc DE LA MÉNARDIÈRE, au Forum des Images à
Paris, à l'initiative des Colibris.
Voici
comment en parlent ses auteurs :
« En
quête de sens » raconte le voyage initiatique de deux amis
d'enfance partis questionner la marche du monde. Équipés d'une
petite caméra et d'un micro, Marc et Nathanaël ont cherché à
comprendre ce qui a conduit aux crises actuelles et d'où pourrait
venir le changement. Au travers des messages d'activistes, de
philosophes, de biologistes ou de gardiens de cultures anciennes, ils
nous invitent à partager leur remise en question et interrogent nos
visions du monde.
Une
quête qui redonne confiance dans notre capacité à influer
positivement sur le cours des choses. Le changement est en marche de
par le monde : c'est un changement de conscience, motivé par la
nécessité de vivre en harmonie avec soi-même et avec la sphère du
vivant. »
Franchement,
nous ne nous attendions pas à ressentir une telle émotion à
l'issue de la trop courte heure et demie de projection à l'issue de
laquelle nous avons réalisé la justesse du sous-titre, « Un
voyage au-delà de nos croyances ». Après
l'explication initiale sur la genèse du film, déjà peu habituelle,
celui-ci
décolle tout de suite, emportant
le spectateur avec lui dans un voyage intercontinental d'une rare
densité. Les témoignages se succèdent, aussi enthousiasmants les
uns que les autres sans que l'attention faiblisse. Des formules chocs
sont prononcées, que l'on voudrait noter, des émotions naissent,
des mondes nouveaux s'offrent à nous, des expériences inédites
nous sont montrées, tout cela sans temps mort mais sans lasser
non plus au point que la fin survient presque comme une frustration,
même si elle nous permet d'atterrir et de
digérer.
Digérer,
oui car les questions posées sont
dérangeantes mais
fondamentales, rendant
indispensable la remise en cause qui en découle. Car, entendons-nous bien : nous ne sommes plus dans le discours du
« tout va mal, il faut tout changer », entendu mille
fois sans que rien ne bouge.
Non, ce qui nous est proposé est d'écouter et d'analyser non
seulement ce qui est dit, mais surtout ce qui est fait par celles et
ceux qui, empruntant d'autres chemins que les nôtres, accomplissent
leur part en totale harmonie avec leur environnement et, bien sûr
avec eux-mêmes.
Ces
témoins sont nombreux pour nous suggérer des
pistes et nous donner envie. Ils ont pour noms Pierre RABHI, Frédéric LENOIR, Hervé KEMPF mais aussi Vandana SHIVA, Satish KUMAR ou Marianne SEBASTIEN (toute
la liste ici). Ils
nous incitent, chacun à leur manière à un questionnement salutaire
sur le vivant et ses multiples interconnections, la spiritualité, le
règne de la raison, la
modernité, avec comme
dénominateur
commun, l'engagement personnel de chacun d'entre nous.
Il
est rare, pour un film de non-fiction, de sortir d'une séance avec
l'envie d'y revenir. Nul
doute que, parmi les 500 spectateurs de mardi soir, nombreux étaient
celles et ceux qui l'éprouvaient. La séquence ininterrompue
d'applaudissements tout au long du générique de fin en est le
signe.
Et dire que cette aventure
est née grâce à un ballon de basket !… Mais n'en disons pas
plus, la réponse est dans le film
Signalons enfin que ce film
est un pur produit collaboratif puisqu'il fut coproduit par 963
souscripteurs et qu'il put aussi voir le jour grâce à l'aide
désintéressée de nombreux artistes et techniciens.
NOUS PROGRAMMERONS
PROBABLEMENT UNE SÉANCE À MILLY-LA-FORÊT LE JEUDI 11 JUIN 2015 À
LA SALLE DES FÊTES (Confirmation sous quelques jours)
Pour
tout savoir sur le film et sa programmation : ici, là ou là
(*) Nous parlons bien
évidemment de vrais films, œuvres créatrices porteuses de
sens, et pas de ces kilomètres de pellicules ressassant les mêmes
images de cartes postales, déconnectées de toute réalité,
accompagnées de commentaires dégoulinant de bons sentiments, le
tout n'étant pas dépourvu des lourdes arrière-pensées d'un
mercantilisme vert du plus mauvais aloi.