Déni
de démocratie
Le
16 janvier dernier, la commission spéciale de l'Assemblée Nationale
en charge d'étudier le projet de loi Macron a finalement adopté
l'article 28 autorisant le gouvernement à légiférer par
ordonnance (donc,
sans passer par le parlement) afin d'«accélérer
l'instruction et la délivrance de l'autorisation des projets de
construction et d'aménagement et favoriser leur réalisation,
modifier les règles applicables à l'évaluation environnementale
des projets ainsi qu'à celle des plans et programmes, moderniser et
clarifier les modalités de participation, de concertation, de
consultation et d'information du public, accélérer le règlement
des litiges relatifs aux projets susceptibles d'avoir une incidence
sur l'environnement » et ce ne sont pas les quelques
aménagements, comme la consultation du CNTE (Conseil National de la
Transition Écologique) qui nous rassureront. ( Voir cet article de Localtis Info et le communiqué commun d'Humanité et Biodiversité et de la Fondation Nicolas Hulot ).
Voilà
qui met à mal aussi bien la démocratie représentative de notre
pays que le devenir de la démocratie participative dont le chantier
a pourtant été récemment lancé (voir ici) et que Mr Hollande a
encouragée lors de ses voeux aux corps constitués.
Et
ce n'est pas tout. En effet, l'ensemble des députés seront appelés,
dans le prochains jours à se prononcer sur le projet de loi en
général et cet article en particulier. Or, les mesures liées à
ce dernier font l'objet d'une étude dont le rapport n'a pas encore
été rendu ! Cela revient à dire que les parlementaires vont
devoir voter une loi dont ils ne connaissent pas le contenu.
Conflit
d'intérêt
Cerise
sur le gâteau, le dit rapport a été confié à un certain
Jean-Pierre Duport, ancien haut-fonctionnaire au CV bien rempli (
Préfet de Seine Sant-Denis puis de Paris, président de Réseau
Ferré de France, directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement
..) actuellement conseiller spécial
du président d'Unibail-Rodamco, premier groupe européen coté
d'immobilier commercial dont le patrimoine comprend 83 centres
commerciaux dans toute l'Europe et dont les projets foisonnent. Quand
on connaît les contestations liées à certains d'entre eux (Val
Tolosa à Toulouse, par exemple), on ne peut que légitimement douter
de l'impartialité de Mr Duport. Nous sommes donc
clairement dans un contexte de conflit d'intérêt. (voir
l'article de Reporterre).
Pour
compléter votre information sur le sujet, vous pourrez également
lire avec profit cet article d'Arnaud Gossement daté du 19 janvier.
Résumons-nous
L'article
28 de la loi Macron, sous prétexte de simplification, constitue
une menace majeure pour l'environnement et la capacité d'expression
citoyenne. Il s'agit même d'un sérieux retour en arrière, nous
ramenant à une époque où le tout-économique primait. Pourquoi
parler encore de Développement Durable et du nécessaire équilibrage de ses trois piliers,
économique, social et environnemental, si les deux derniers sont à
nouveau considérés comme négligeables et sacrifiés sur l'autel de
l'efficacité et de la productivité ?
Alertons notre député !
Nous
ne pouvons pas laisser faire.
Si
nous ne voulons pas d'autres Sivens, d'autres Notre Dame des Landes
ou d'autres grands projets inutiles
Si
nous ne voulons pas apprendre un beau matin l'existence d'un chantier
indésirable, forage d'hydrocarbures ou quelqu'autre nuisance que
ce soit, où que ce soit
Si
nous voulons qu'enfin soient réellement pris en considération tous
les impacts d'un projet
Si
nous voulons que l'on prenne enfin tout le temps qu'il faut
pour les évaluer ...
…
Alors
nous devons le faire savoir.
Pour
cela, nous avons un moyen à notre disposition : écrire à
notre député puisque c'est notre représentant et celui qui se
prononce in fine sur le bien-fondé de la loi.
Alors,
écrivons !
Voici
un modèle de courrier à expédier au député de votre
circonscription (ou à tous ceux
de votre département). La liste des
députés par département et le mode de contact e-mail se
trouve là.
Bien
entendu, afin d'enfoncer le clou, tout autre moyen supplémentaire de
le contacter est
le bienvenu, notamment en alertant votre maire, conseiller général ou
régional, qui eux aussi sont
concernés et peuvent peser de tout leur poids.
Et
maintenant … au travail !
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